Ça a toujours kèkchose d’extrême…

… Un poème

(Queneau R., in L’instant fatal, Pour un art poétique, 1948, Gallimard Ed.)

C’est Raymond Queneau qui l’écrit… Alors, vous pouvez vous y fier, il sait de quoi il parle.

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Par les drôles de temps qui courent, pour celles et ceux qui cherchent une voie, voici une voix.

Plein d’énergie, de vie, d’espoir, voici un poème que j’aime:

Au bout du bout du monde
Le monde reste encore monde

Reste…
Qu’au bord du monde
Comme une âme vagabonde
Tu erres dans leurs facondes

Reste…
Qu’à devoir mordre, la vie mordre
A pleines dents sans en démordre
A force d’ordres et de contrordres
On finit par se tordre et se détordre.

S’il arrive que jour après nuit,
Nuit après jour, le désir t’éconduit
Détourne-toi de toute cette armada
Lave ton regard et va de ton pas.

Pars en fugue et sans préavis
Love-toi, envole-toi à l’envi
Pour saisir un bout du monde
Là où la terre est encore ronde.

Entre fiels et ciel, quoiqu’il en soit
En toute légèreté ou de guingois
Résiste. Crée et suis ta Voie.

Inspire-expire-inspire-expire
Sois là pour tout accueillir
Inspire-expire-inspire-expire

Et vois comme Il agit
Le Souffle de la vie
Le Souffle à qui dire oui.

Martine Lacour Masvigner, 21 Mai 2021
« Couleur d’orange »