Cette série d’articles est ma façon de raconter une histoire de cette épidémie. On est loin d’une synthèse qui se voudrait objective, encore moins scientifique. C’est une fiction, un point de vue sur ces événements qui, sur chacun(e) d’entre nous, ont laissé leur marque. Vous y reconnaîtrez en clair des faits réels, connus de tous, et en filigrane mes questions, doutes, insatisfactions.

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Le monde connait aujourd’hui la plus grave crise sanitaire depuis la grippe espagnole (H1N1) de 1918. Pour contenir cette pandémie qui n’en est vraisemblablement qu’à ses débuts, et éviter un effondrement des systèmes de santé, les gouvernements doivent prendre des mesures draconiennes dans l’urgence et dans un contexte d’incertitude majeure.

(Avril 2020, site gouvernemental français)

J’écris ces lignes en avril 2021. Et, non, nous n’en avons apparemment pas terminé avec ce qu’il est convenu d’appeler désormais la pandémie, ou la crise sanitaire (même s’il faut interroger les mots, mais qui en a le temps? Ou plutôt, l’opportunité? Où même: qui s’en donne la possibilité?)

Nous sommes en guerre, avait déclaré le Président le 16 mars 2020. Lutter donc, vaincre le virus. Arrêter la circulation du Sars-Cov2, ou, au minimum, atténuer et contrôler sa diffusion : nous aurons des mesures sanitaires. En France par exemple, on demande à la population d’intégrer des gestes-barrière.

Le président de la République publie :

« Tous ensemble contre le virus »: montage-photos du Président pour montrer les gestes-barrière (publié sur Instagram en février 2021).
« L’expression ‘Chaque geste compte’ est martelée en légende des clichés » (Huffington Post 07/02/21).

Certains gestes-barrière étaient bien connus, en principe couramment pratiqués, car de simple hygiène : se laver fréquemment les mains, bien aérer les lieux de vie. Depuis le début de l’épidémie, les médias (incluant les sonos de rue, de centres commerciaux, d’hypermarchés…) montrent un zèle d’airain pour relayer, diffuser, marteler les consignes. Voire même être dans un mieux-disant des consignes (encore plus de distances, gel hydroalcoolique obligatoire…)

Masques

Il serait inutile et ridicule d’infliger ici un pensum sur les différents types de masques, leurs bienfaits, méfaits…

Les mesures-barrière : je ne ferai pas état, ni même résumé, des longueurs de colonnes, des tonnes de salive en plateaux télé, des chapelets de récriminations, des lances rompues sur les réseaux sociaux etc., qu’ont nécessité leur mise en place, leur défense et illustration, leur obligation à géométrie variable.

Certaines professions portent un masque, il est vrai, à longueur de temps de travail, et cela a été un argument de poids pour les autorités. Mais nous : vendeuses, boulangers, professeurs, retraités, joggeurs, artistes, mères de famille, tous les humains lambda, n’avions jamais connu ça, évidemment, de notre vie. Nos enfants non plus. Et ce masque, gare à toi si tu ne le portes pas, ou si tu le portes mal ! Il peut t’en cuire, en remarques, voire insultes ou amendes (ou les 2).

Bien sûr, en 1968-1969, lors de l’épidémie de grippe de Hong-Kong dont nous (pourtant presque adultes à l’époque!) n’avons jamais entendu parler, on a pu prendre cette photo à Londres :

Women Typing Wearing Surgical Masks – Dactylos portant des masques chirurgicaux.

(Légende originale) Les employés de bureau de Londres portent des masques pour tenter d’échapper à l’épidémie actuelle de grippe qui a frappé la Grande-Bretagne et la majeure partie de l’Europe. Les cas de grippe d’urgence à London ont atteint leur plus haut niveau en sept ans, le 30 décembre. Des infirmières bénévoles sont intervenues pour combler les lacunes dans le personnel hospitalier partout au pays, alors que le nombre de cas augmentait et que les médecins et les infirmières étaient parmi les victimes de l’épidémie.

Après maintes valses-hésitations sur les règles à observer, en avril 2021 c’est fait : le pli est pris. On est passé dans un certain monde d’après. Pour ma part, j’espère que ce masque, qui nous protège et amplifie encore nos distances (psychosociales), nous pourrons l’enlever bientôt.

En attendant, quelques photos l’illustrent, dont certaines, pardon, ne sont que des pieds-de-nez :

Prenez vos distances! (disait mon prof de gym)

Il s’agissait de diminuer, et petit à petit (mais il fallait faire vite quand même), d’habituer les humains à supprimer tout contact physique avec autrui, et même tout contact verbal non protégé. Toutes les occurrences de contact ayant été, en haut lieu, soigneusement envisagées, listées et réglementées. L’observance en restant aléatoire, surtout bien sûr dans la sphère privée, bastion solide dans les démocraties occidentales.

Qui est cet autrui dont il ne faut pas s’approcher? D’abord la personne hors-famille : l’inconnu, le collègue de travail, l’ami(e); puis, lors du 2ème confinement, et pendant les fêtes de fin d’année 2020, les proches : recommandation appuyée, surtout aux grands-parents, de ne plus toucher, de quelque manière que ce soit, leurs grands enfants, leurs petits-enfants (et vice-versa).

Le hug, c’est de l’histoire ancienne!

Heureusement, on pouvait sourire! (Photo réseaux sociaux)

Médias

Placés aux moments stratégiques d’écoute, codés de façon claire, parfois brutale, des clips télé informent jeunes et vieux : se toucher, se prendre dans les bras, se bisouiller, c’est potentiellement envoyer ton papy, ou ta mamie (termes employés par le 1er ministre) à l’hôpital, en réanimation, puis… ad patres:

Dans un nouveau clip, on peut voir les membres d’un même cercle familial enchaîner les contacts et les embrassades, sans attention quelconque prêtée aux gestes barrières ou à la distanciation sociale. Que ce soit dans un milieu professionnel, à l’école, ou le soir à la maison lors d’une fête d’anniversaire, parents comme enfants se font la bise, s’enlacent, tout ça sans porter de masque. À la fin du clip, on aperçoit la grand-mère, qui fêtait son anniversaire sur le plan d’avant, allongée dans un lit d’hôpital, intubée. 

(https://www.ladepeche.fr/2020/09/13/covid-19-on-peut-tous-etre-touches-la-nouvelle-video-choc-du-ministere-de-la-sante-9068113.php)

Conclusion en mode emphatique

Il y aurait encore tant à décrire sur nos vécus pendant ces mois de crise… Expériences vécues par tous, toutes, énormes bouleversements du quotidien, sauf exception, vécus tellement personnels. Jusqu’à l’expérience de la maladie causée par Sars Cov2 (ou l’un de ses variants), voir https://wp.me/p7TeeU-4aI, jusqu’au chagrin et à la dévastation de la mort, parfois.

Fermeture des écoles, universités, télétravail …

Qu’est-ce qui est essentiel? Qu’est-ce qui ne l’est pas? Considérer la Culture comme non-essentielle aura été une grande première en France, une honte internationale. Fermeture des boutiques, bibliothèques, musées, librairies, cinémas, théâtres, restaurants, bars, cafés de village, discothèques …

Fermeture des piscines, des salles de sports, des plages, et parfois des parcs et jardins publics …

Restrictions des déplacements, interdiction des rassemblements festifs, et même de tout rassemblement, de tout groupe

Fermetures, distances, éloignement, silence …

Confinements (à suivre).

Puis vaccins…

(Image Internet)

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