C'est l'hiver qui s'efface, La fin d'une saison C'est la neige qui fond Ce sont les Eaux de Mars...
Águas de Março, les Eaux de Mars
Le mystère, rythme et balancement, la vie et les saisons, la douce mélancolie de ce morceau, ont envoûté de très nombreux interprètes! C’est un poème étrange, une des bossa nova brésiliennes les plus célèbres du monde, sans couplets ni refrain, où la tristesse se mêle à l’espoir : un chef-d’œuvre d’Antonio Carlos Jobim, dit Tom Jobim.
Il raconte avoir eu l’idée d’écrire cette chanson en mars 1972. C’est le début de l’automne au Brésil : les jours s’assombrissent, et des pluies diluviennes s’abattent sur le pays. Les Eaux de Mars : un torrent de souvenirs qui roule, sans début ni fin.
En français, dans la traduction poétique de Georges Moustaki, les pluies de l’automne brésilien deviennent les giboulées de notre enfance.
Un pas, une pierre, Un chemin qui chemine Un reste de racine, C'est un peu solitaire C'est un tronc qui pourrit, C'est la neige qui fond Le mystère profond, La promesse de vie
C'est un éclat de verre, C'est la vie, le soleil C'est la mort, le sommeil, C'est un piège entrouvert C'est le souffle du vent Au sommet des collines C'est une vieille ruine, Le vide et le néant
Un arbre millénaire, Un nœud dans le bois C'est un chien qui aboie, C'est un oiseau dans l'air C'est la pie qui jacasse, C'est l'averse qui verse Des torrents d'allégresse, Ce sont les eaux de Mars
C'est le pied qui avance A pas sûr, à pas lent C'est la main qui se tend, C'est la pierre qu'on lance Une écharde, un clou, C'est la fièvre qui monte C'est un compte à bon compte, C'est un peu rien du tout
C'est un trou dans la terre, Un chemin qui chemine Un reste de racine, C'est un peu solitaire Un poisson, un geste, C'est comme du vif argent C'est tout ce qu'on attend, C'est tout ce qui nous reste
C'est un oiseau dans l'air, Un oiseau qui se pose Le jardin qu'on arrose, Une source d'eau claire C'est du bois, c'est un jour Le bout du quai Un alcool trafiqué, Le chemin le plus court
C'est le cri d'un hibou, Un corps ensommeillé La voiture rouillée, C'est la boue, c'est la boue Une pierre, un bâton, C'est Joseph et c'est Jacques Un serpent qui attaque, Une entaille au talon
Un pas, un pont, Un crapaud qui croasse C'est un chaland qui passe, C'est un bel horizon Un pas, une pierre, Un chemin qui chemine Un reste de racine, C'est un peu solitaire
C'est la saison des pluies, C'est la fonte des glaces Ce sont les eaux de Mars, La promesse de vie C'est l'hiver qui s'efface, La fin d'une saison C'est la neige qui fond, Ce sont les eaux de Mars

La promesse de vie, Le mystère profond Ce sont les eaux de Mars Dans ton cœur tout au fond
Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho E um resto de toco, é um pouco sozinho ... "
Un pas, une pierre, Un chemin qui chemine Un reste de racine, C'est un peu solitaire...
