Un poème, de ceux qui nous accompagnent jusqu’à la fin :

De Michel Leiris, extrait du recueil Haut Mal, suivi de Autres lancers (Éditeur Gallimard, 1969, Préface d’Alain Jouffroy).

Le petit parchemin

J’ai trouvé à la Fondation Louis Jou, aux Baux-de-Provence, ce poème : beauté et liberté, vie et mort. Il est édité sur un support exceptionnel, et illustré par un artiste inconnu (de moi) (1).

(1) La signature de l’artiste est tracée au crayon, à gauche sous le dessin, je lis « Bauzay » (si un lecteur la reconnaît…)

C’était au début des années 80, un été chaud, sec, libre, j’associais alors ce texte de Michel Leiris à la magnifique balade en Provence. Bien jeune alors, je n’entendais pas encore sa profondeur, ses significations, son mystère…

Michel Leiris

est né en 1901, et, dès l’adolescence, il a fréquenté les surréalistes, peintres, écrivains… En 1923, il abandonne des études de chimie, et décide de « se consacrer à la littérature ». Pourtant:

« N’ayant jamais eu de facilité pour écrire » nous confie Leiris, « à tel point que, pendant longtemps, l’idée ne me serait pas venue que je puisse être un jour ce qu’on appelle un écrivain », il a d’abord considéré l’inspiration poétique comme « une chose tout à fait rare, un don momentané du ciel, qu’il s’agissait pour le poète d’être en état de recevoir, au prix d’une absolue pureté, et en payant de son malheur le bénéfice fortuit de cette manne ».

C’est donc en triomphant de toutes ces difficultés, et conscient de cette résistance qu’elles opposaient à sa volonté d’entrer dans l’univers de la transe et de la possession médiumniques, que Leiris est devenu l’auteur des poèmes de Haut Mal, et de tous ceux qui ont suivi.

Alain Jouffroy, Loyauté de Michel Leiris, Préface du livre cité, p. 4.

Il sera aussi ethnographe, puis étudiera l’ethnologie et publiera dans ce domaine.

Michel Leiris se marie en 1926 avec Louise Godon, dont la mère a épousé en 1919 un puissant marchand d’art. C’est ainsi que Leiris fera la connaissance de peintres, écrivains, musiciens… dont Pablo Picasso, qui peindra Louise, et exposera dans sa galerie. Quelle époque!

Picasso et Leiris (photo du site cité ci-dessous)

La première œuvre littéraire de Leiris, L’Âge d’Homme, est une autobiographie, liée à la psychanalyse qu’il suit de 1929 à 1935, prolongée par la suite dans les quatre tomes de La Règle du Jeu.

Pour une information riche et complète, mais synthétique (et illustrée) sur la vie et l’œuvre de Michel Leiris, je recommande la lecture de cette page internet: http://www.vospiresamis.net/Explorateur%20pages/Michel%20Leiris%202.html

Et des développements importants chez Wikipedia, ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Leiris#%C3%89tudes