Nous sommes comme le rêveur, qui rêve, et ensuite vit à l’intérieur du rêve.
Mais qui est le rêveur?
Twin Peaks, saison 3, épisode 14.
Twin Peaks, c’est une série de films écrits par David Lynch et Mark Frost, réalisés par David Lynch, et diffusés à la télévision entre 1990 et 2017.
3 saisons, 48 épisodes (que David Lynch nomme films), et un film de 2h15′, que les spécialistes appellent une préquelle. Chronologiquement, ce film prend donc place avant la saison 1; cependant, dans chronologiquement, il y a logiquement, et ce mot me semble absent du vocabulaire lynchien, qui se passe de raison raisonnante;
je dis ça à cause de la façon dont se termine (?) la série.
D’ailleurs je pense qu’il vaut mieux voir le film après la saison 2, parce que.
Un article amusant et bien écrit ici (puis je vous laisse tranquilles avec les trucs à lire…) : https://www.franceinter.fr/culture/series-c-est-quoi-au-fait-twin-peaks-si-vous-la-commencez-avec-27-ans-de-retard
Twin Peaks, c’est aussi (et beaucoup) la musique (années 90), d’Angelo Badalamenti. Musique du thème:
Mais qu’est-ce donc que Twin Peaks?? Une série de films originaux, controversés, mystérieux, envoûtants, addictifs pour certain(e)s!
L’univers de Twin Peaks, raconté dans un court documentaire audio (le ton est un peu compassé, très dans la réalité, soit, peu ou prou, l’inverse de cette œuvre de David Lynch!) Mais le document est très informatif, et c’est ce qui compte, finalement.
Peut-être que, comme moi, vous ne comprendrez pas tout dans ce méli-mélo baroque (mais l’essentiel sûrement, et le reste, vous le rêverez).
Si on voulait être raisonnable, ne pas se comporter en fan aveuglé(e) par l’explosion d’originalité, la brillance de Twin Peaks, on pourrait s’atteler à décrire certains défauts : des bizarreries (la ville de Twin Peaks, censée compter 51201 habitants, c’est mentionné dans le générique, ressemble plus à un bourg montagnard à l’habitat dispersé), la lenteur de la narration (parfois, des plans-séquences semblent interminables), l’hystérie de certaines scènes, de certains personnages, la métaphysique horrifique, le manichéisme… Et tout ce rouge!
Mais, vite on voit, on comprend, on sait que tout se justifie, prend sa place, s’harmonise. Et foin des explications!
(…) Prenez cette figure imposée : la découverte du corps de la victime, qui ouvre la plupart des histoires de détective. D’ordinaire, autour du cadavre, les visages des policiers sont fermés, ils sont avares de paroles, à moins qu’on leur fasse lâcher des lieux communs comme « je me fais trop vieux pour cette merde ». A Twin Peaks, dans le nord-ouest des États-Unis, devant la silhouette enveloppée de toile en plastique qui s’est échouée sur la rive d’un torrent, un policier, l’adjoint Andy, éclate en sanglots, inconsolable, malgré les efforts du shérif pour étancher ses larmes.
28 juillet 2020, par Thomas Sotinel (« Twin Peaks », le livre des morts de David Lynch, in Le Monde)
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