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Salomé
C’est la dernière-née de nos petits-enfants, elle a découvert le monde extérieur en mai 2020. Nous savions qu’une petite fille allait naître, et son prénom fut une très jolie surprise!
Le prénom appartient pleinement à l’enfant né (ou à naître). Il lui confère son individualité.
Un prénom est un tatouage pour la vie, pour le meilleur comme pour le pire, écrit Anne-Laure Sellier, chercheuse et professeure.∗ Les parents optent souvent pour un prénom qui a le vent en poupe. Le choix d’un prénom est influencé par la société tribale dans laquelle nous vivons.
∗ La science des prénoms, Éditeur Héliopoles.

Anne-Laure, Kévin, Gersende, Djulyann, et les autres…
Le prénom est aussi, et surtout de nos jours, un marqueur social. Il influence nos rapports familiaux, amicaux, professionnels. Parfois, les parents choisissent un prénom assez courant, ou à la mode, mais cherchent en plus l’originalité, une différence censée apporter à l’enfant sa pleine individualité. On va par exemple changer l’orthographe de Jessica en Jessyka, ou demander que le classique Jonathan soit prononcé (et même écrit) Djonatane… Cela dit, l’orthographe non conventionnelle de son prénom va contraindre son porteur à l’épeler fréquemment, à l’expliquer aux autres.
Autrefois, les parents faisaient aussi très attention aux prénoms de leurs enfants. Certes, il y avait des ribambelles de Marie, Louis, Joseph et Apolline. Mais, au cours de recherches généalogiques∗, j’ai trouvé aussi, y compris dans les familles modestes, de bien jolis prénoms. Les donne-t-on encore aujourd’hui aux enfants? C’est peu probable.
∗recherches en France, départements de l’Ardèche, des Vosges et de la Haute-Marne en particulier.
En voici quelques exemples, en Ardèche:
Bazilida, Célanise, Anatolie

Bazilida
Je vous parlerai d’abord de ma quadrisaïeule, Magdelaine Bazilida Vérilhon, née en 1802 dans le village de Rompon (Ardèche). Magdelaine Bazilida appartient à ma lignée maternelle. Elle s’est mariée en 1827, à Rompon, avec mon quadrisaïeul, Louis Issartel, né en 1799 à La Voulte-sur-Rhône (Ardèche). Ils ont eu 3 enfants, et Bazilida est morte en 1833, à l’âge de 31 ans.
L’aîné des enfants, Louis Moïse Issartel, né en 1828 à La Voulte, était mon trisaïeul.
Et ainsi de suite: un de ses fils, Constant Hippolyte Issartel, quitta l’Ardèche pour la Lorraine vers la fin du 19ème siècle, s’y maria (avec une Alsacienne!) et y resta. Constant Issartel était mon arrière grand-père. Et Charles, mon grand-père, né en 1885, grandit en Lorraine et s’y maria. Et nous voilà!

Célanise
Marie Sélima « Célanise » Boissy, née le 2 octobre 1822, à La Voulte-sur-Rhône.

Dans mon logiciel de généalogie (Heredis), les guillemets sur le prénom servent à indiquer qu’il était le prénom principal. Donc on appelait Mademoiselle Boissy: Célanise.
Au cours de mes recherches sur les familles Issartel de La Voulte (et des villages environnants), j’ai souvent trouvé le patronyme Issartel. La grand-mère maternelle de Célanise était une certaine Marie Issartel, née en 1750 à Saint-Péray. Peut-être ne suis-je pas remontée assez loin, mais je n’ai pas trouvé l’ancêtre commun qui aurait pu attester un lointain cousinage entre mes Issartel de La Voulte et Célanise Boissy!
En Haute-Marne et dans les Vosges aussi, j’ai trouvé quelques prénoms perles rares:
– Germaine « Anatolie » Brénel, née et décédée dans le village de Perrusse, Haute-Marne;
– Pierre-Agnan Vernier, de Louvières, Haute-Marne (né en 1790);
– Anne Marie Mélina Célénie, dite Emélie Mongin (pourtant, Célénie, proche de Célanise, c’était un joli prénom… quelle ancêtre l’avait porté?). Née en 1856 à Trampot (Vosges), cousine éloignée des Morlot-Mongin-Girardin.
– Maria « Malvina » Augustine Morlot, née le 28 avril 1858, à Trampot aussi.
Malvina était la grand-mère maternelle de notre Paulette Girardin, et Paulette connaissait quelques bribes de son histoire. Contrairement à ce que Paulette pensait (et aurait aimé!), Malvina n’avait pas d’ascendance italienne (Malvina est un prénom d’origine celte, et non latine). Malvina Morlot épousa Edmond Mongin en 1887. Ils eurent 4 enfants, mais ne vécurent pas heureux, car Edmond était un buveur et un mari violent. L’épouse partit avec les enfants pour la Haute-Marne proche, où ils s’établirent…
… et où Augusta Mongin, la cadette, rencontra Aristide Émilien Girardin, qu’elle épousa en 1920 à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle).
Je citerai aussi les Eméranie et Emérentienne d’autrefois,
Lucie Afanie (sœur d’Augusta),
Amand, et…
Dimanche! Saviez-vous que ce prénom, rencontré partout en France, est une variante ancienne de Dominique?

