Ce poème a été écrit *, pendant le confinement du printemps 2020, au quarantième jour de cet isolement statufié et pesant : je crois qu’il parle de solitude, du temps perdu ou retrouvé, de l’attente indéfinie, et de ce que nous pouvons en apprendre, avec courage et sérénité…
* par une auteure déjà publiée sur ce site (https://wp.me/p7TeeU-59X)
Ce poème nous est toujours destiné, nous qui abordons maintenant 2022 : espoirs et appréhensions. Ouvre-toi à l’autrement-que-prévu, et à l’Autre :

Dans les plis d’un Bouddha géant Quarante jours à ciseler le temps Au creux de sa main, sis dedans L’homme sage ne compte pas son temps Matin ouvert au laisser-faire Au temps lourd, dur comme la pierre Temps abyssal, temps carcéral Festival de temps-cathédrale Matin ouvert au laisser-faire Délices à écouter la terre Évacuer son mauvais karma Chercher les pas de Siddhartha Choisir les bons outils de taille En compagnon, vaille que vaille Ou tâcheron d’aventures folles Scie ou râpe, pointe ou pointerolle
Ne pas se laisser embarquer Vers hier, demain, ni penser Ni qualifier de colossal, le chantier ! Matins statufiés et pesants Autel du jour, sacre au levant Douces heures en goutte de miel Ou toutes recouvertes de fiel Qu’importe. Il nous faudra apprendre À péleriner, se laisser surprendre Par ce qui advient, ce qui est Voie de courage et sérénité. Jour après jour, dans le temps qui se vit En ce jour 40 de confinement, il se dit Que cette histoire-là est loin d’être finie Martine Lacour-Masvigner
(avec l’aimable autorisation de l’auteure)
