Si tu t’imagines est un poème de Raymond Queneau, initialement intitulé C’est bien connu. Il figure dans le recueil L’Instant fatal (1948).

C’est Jean-Paul Sartre qui remit ce poème à la chanteuse Juliette Gréco. Sur une musique de Joseph Kosma, Juliette Gréco l’interprète en 1950.

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Toujours en 1950, la chanteuse (débutante) Juliette Gréco interprète, sans grand succès pour commencer, un autre titre qu’elle doit aussi à Joseph Kosma pour la musique, sur un poème de Sartre cette fois! (le petit monde de Saint-Germain-des-Prés…)

Il s’agit de la « Rue des Blancs-Manteaux » : « Je vous fais un cadeau », dira l’écrivain à la jeune chanteuse, « C’est une chanson que j’ai écrite pour Huis-clos (1), paroles et musique. La musique ne me plaît pas. »

(1) Huis-clos, pièce de Jean-Paul Sartre, créée en 1944.

Rue des Blancs-Manteaux évoque la mise en place d’un décorum macabre: l’échafaud et le bourreau, référence à la Révolution française, et manifeste de Sartre contre la peine de mort.

Extrait des paroles de cette chanson:

Dans la rue des Blancs-Manteaux
Ils ont élevé des tréteaux
Et mis du son dans un seau
Et c'était un échafaud
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Le bourreau s'est levé tôt
C'est qu'il avait du boulot
Faut qu'il coupe des généraux
Des évêques, des amiraux,
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Dans la rue des Blancs-Manteaux.

Jean-Paul Sartre

Sartre Kosma Gréco