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ET POUR FINIR EN BEAUTÉ ET EN GAIETÉ CETTE SAISON DE THÉÂTRE À NANCY, JEAN-MARIE ET MOI AVONS VU ET BEAUCOUP AIMÉ :

La Mate (Copier)

PROLOGUE

Mater Noster !

Pater et Mater Noster !

Le Pater, la Mater !

Le Pate, la Mate !

Faire pat et faire mat sont deux figures finales du jeu d’échecs.

Pate et Mate! Ainsi appelions-nous nos paternels, avec un mélange de peur, de mépris et de haine. C’était à l’adolescence l’ennemi à abattre ! Si nous voulions survivre il fallait abattre le Pate et la Mate, ou fuir très loin et faire sa vie tout seul. À 18 ans, nous les aînés, partîmes donc de la maison les uns après les autres ! Salut les paternels, on va voir ailleurs ! Mes quatre derniers frère et sœurs, eux, restèrent à la maison assez tard, car ils y furent plus heureux, plus chouchoutés par la Mate.

(Texte aux Editions Les Solitaires Intempestifs)

De et par Flore Lefebvre des Noëttes, comédienne et auteure. Dans la pièce, elle s’appelle tout simplement Juliette, et fait partie d’une fratrie extrêmement nombreuse (10 enfants je crois, sans compter les morts et ceux qui, jeunes adultes, sont partis, la numérotation posant, comme le dit l’auteur, un vrai problème!)

Flore-Juliette raconte, en un peu plus d’une heure, son enfance des années soixante, incarnant tous les rôles; C’est drôle, percutant, et très émouvant! Rien de charmant, rien de doux : dans ce vigoureux moment de théâtre, c’est la vie-comme-elle-va, mais distancée dans l’humour, capable alors de laisser surgir l’affection, les attachements, et peut-être par moment, l’amour.

Flore-Juliette interprète ainsi un hymne, chanté et dansé de surcroît, aux personnages de son enfance, et surtout à la Mate, Mère Courage à sa façon, fervente catholique, et mariée au Pate, lieutenant-colonel de carrière, et tragiquement bipolaire (au minimum). Les souvenirs libérés de l’enfance dessinent une époque, une histoire, des personnages attachants et drôles. C’est un très beau spectacle, dont Flore Lefebvre des Noëttes présentera la suite cet été en Avignon!

Extraits du livret de La Manufacture :

C’est l’histoire vraie d’une famille nombreuse (10 enfants tout de même, dont l’auteure) dans les années 60 et 70.
Par le biais de l’écriture, Flore Lefebvre des Noëttes transforme cette vraie vie en roman épique. Pour personnage principal : la mère, dite La Mate par ses enfants. Il y a aussi le pater dit le Pate, la grand-mère, atteinte de la maladie de Parkinson, et tous les frères et sœurs, au destin tragique ou extraordinaire.
Tous ces personnages deviennent énormes, comme ceux d’un conte fascinant. Il y a les morceaux de musique de l’époque sur le transistor, il y a les vacances à la mer, la poitrine horizontale de la Mate posée sur les géraniums.
Mais rien d’anecdotique là-dedans, tout prend la forme de motifs fabuleux. Par le truchement du théâtre, l’histoire personnelle devient universelle. La mère, impressionnante reine couverte de cicatrices, souvenirs d’accouchement et d’opérations comme autant de batailles, mythifiée en Mate, devient toutes les mères. De femme puissante, elle devient toutes les femmes. C’est sobre, drôle, et émouvant.

La pièce a été créée le 4 février 2015 à la Comédie de Picardie (Amiens)

Texte, conception et jeu : Flore Lefebvre des Noëttes; Direction d’acteur : Anne Le Guernec; Regard scénographique : Valérie Jung; Création lumière : Laurent Schneegans; Costume : Laurianne Scimeni.

« La famille est une machine à broyer les sentiments » … Vraiment?

Le théâtre, cette saison, a parlé d’amour et de liberté à la Manufacture!

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